Sorry, you need to enable JavaScript to visit this website.
Aller au contenu principal

À l'avant-garde de la protection environnementale en Afrique

éditorial
Français

À l'avant-garde de la protection environnementale en Afrique

40 ans de CMAE et la voie vers 2063.
2025-07-11
Bull Elephant in front of Kilimanjaro, Amboseli National Park.
.
Éléphant mâle devant le Kilimandjaro, parc national d'Amboseli.
Duncan Moore/PNUE
  1. Play À l'avant-garde de la protection environnementale en Afrique

Pause

Et si je vous disais que l'une des plus grandes influences sur l'avenir de l'Afrique n'est ni un gouvernement, ni une entreprise, ni un milliardaire, mais une conférence ? Depuis quatre décennies, la Conférence ministérielle africaine sur l'environnement (CMAE) contribue à guider le destin environnemental du continent. À l'heure où la CMAE fête ses 40 ans, son bilan n'est pas seulement diplomatique, il est aussi transformateur.

L'Afrique est à la croisée des chemins. Le continent abrite 30 % des réserves minérales mondiales, 17 % des forêts et la population la plus jeune de la planète. Pourtant, il est également confronté à des impacts climatiques disproportionnés, à la perte de biodiversité et à la pollution. La question n'est pas de savoir si l'Afrique va se développer, mais comment. Suivra-t-elle la voie d'une croissance extractive ou sera-t-elle le fer de lance d'un nouveau modèle de prospérité durable et inclusive ?

Cette croissance est étroitement liée aux réalisations de la CMAE.

La CMAE, dont le secrétariat est hébergé par le Programme des Nations Unies pour l'environnement (PNUE), a joué un rôle déterminant dans l'élaboration des positions communes de l'Afrique dans les négociations mondiales - de l'Accord de Paris au Cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal. Par l'intermédiaire du Groupe africain de négociateurs, la CMAE a veillé à ce que l'Afrique parle d'une seule voix sur le climat, la biodiversité, les produits chimiques, et plus encore, amplifiant ainsi son influence sur la scène mondiale.

La conférence a également été à l'avant-garde de la politique et de l'innovation fondées sur la science.

Les rapports de la CMAE sur l'Avenir de l'environnement en Afrique, l'Atlas africain du capital naturel et la plateforme de partage de données MATATU ont transformé la manière dont les dirigeants africains accèdent aux données environnementales et les utilisent. Ces outils ne sont pas de simples rapports, ce sont des feuilles de route pour l'action.

La CMAE a également joué un rôle important en tant que catalyseur du financement vert et de la relance. Par exemple, en réponse à la pandémie de COVID-19, la CMAE a lancé le programme de stimulation verte de l'Afrique, mobilisant plus d'un milliard de dollars pour les énergies renouvelables, la restauration des écosystèmes et l'agriculture intelligente face au climat. Il s'agit d'une politique environnementale en tant que politique économique - intelligente, évolutive et inclusive.

La conférence s'est également faite la championne de la circularité et de l'énergie propre.
De l'Alliance africaine pour l'économie circulaire au Cadre des femmes africaines entrepreneurs dans le domaine de l'énergie, la CMAE a défendu des solutions à la fois vertes et justes. Elle a contribué à intégrer la durabilité dans les stratégies minières, énergétiques et industrielles de l'Afrique, en veillant à ce que la croissance ne se fasse pas au détriment de l'environnement.

À la lumière de ces réalisations, la CMAE occupe une place de choix dans la vision du continent pour 2063. L'ordre du jour prospectif de la conférence s'aligne sur l'Agenda 2063 de l'Union africaine. Il envisage un continent où la durabilité environnementale n'est pas une question secondaire, mais un pilier central de la prospérité, alimenté par l'innovation numérique, la finance verte et le leadership des jeunes.

En célébrant le 40e anniversaire de la CMAE, nous devons non seulement honorer son passé, mais aussi investir dans son avenir. Le prochain chapitre de la CMAE doit être plus audacieux, plus inclusif et plus ambitieux. Il doit augmenter le financement de la lutte contre le changement climatique et garantir à l'Afrique une part équitable des fonds d'adaptation mondiaux ; il doit renforcer les interfaces entre la science et la politique afin que les décisions fondées sur des données deviennent la norme ; il doit donner aux jeunes et à la société civile les moyens d'être les cocréateurs de solutions environnementales, et il doit continuer à défendre la voix de l'Afrique, non seulement en réagissant aux agendas mondiaux, mais aussi, de plus en plus, en les définissant.

La CMAE est plus qu'une conférence. C'est la conscience environnementale, la boussole et le catalyseur de l'Afrique. En tant que PNUE, nous sommes fiers de nous tenir aux côtés de la CMAE, non seulement pour la célébrer, mais aussi par solidarité pour le chemin à parcourir.

Car la CMAE que nous voulons pour 2063 commence par les choix que nous faisons aujourd'hui.


L'auteur est Directrice exécutive adjointe du Programme des Nations Unies pour l'environnement.

.
Sous-Secrétaire générale des Nations unies et Directrice exécutive adjointe du Programme des Nations Unies pour l'environnement