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L’Afrique et le développement des chaînes de valeurs de la mobilité électrique

éditorial
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L’Afrique et le développement des chaînes de valeurs de la mobilité électrique

Les pays africains doivent joindre leurs forces pour tirer parti de leurs ressources et développer un écosystème continental autour des véhicules électriques.
2025-02-28
En 2023, le PNUD en Ouganda a introduit sa première voiture électrique dans son parc automobile, ce qui constitue une avancée majeure pour la transition de l'Ouganda vers un avenir énergétique propre.
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En 2023, le PNUD en Ouganda a introduit sa première voiture électrique dans son parc automobile, ce qui constitue une avancée majeure pour la transition de l'Ouganda vers un avenir énergétique propre.
PNUD Ouganda
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L’Afrique peut - et se doit de – mettre ses vastes ressources au service d’un développement durable. 

Avec le soutien de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) et d’autres institutions africaines, le continent peut faire du développement de l’industrie des véhicules électriques un levier pour l’accélération de la mise en œuvre des Objectifs de développement durable (ODD) et prévenir une nouvelle malédiction des ressources naturelles.

En décembre 2024, à Lusaka (Zambie), la CEA a organisé un atelier de renforcement des capacités sur le Développement de chaînes de valeur régionales pour la mobilité électrique au Maroc, RDC et Zambie ainsi qu’un dialogue politique de haut niveau sur le développement des chaînes de valeur régionales de l’automobile et de la mobilité électrique. 

Les travaux, qui ont rassemblé des participants des trois pays et de pays voisins, ont abouti à un appel à accélérer la signature d’un protocole d’accord par les trois pays en 2025 et à inclure le Maroc dans la zone économique spéciale Zambie-RDC.

Une telle collaboration permettrait à la Zambie et à la RDC de renforcer leurs capacités de raffinage et de se diversifier au-delà du simple export de minéraux bruts, générant ainsi une plus grande valeur ajoutée, renforçant les recettes fiscales et les transferts de compétences. 

Le Maroc, qui vise à produire 100 000 véhicules électriques cette année et ouvrir des usines de production de batteries électriques, bénéficierait pour sa part d’un accès fiable à des minéraux stratégiques tout en renforçant le statut du continent en tant que producteur clé de véhicules électriques prêt à servir le marché européen.

D’autres pays africains, dont l’Afrique du Sud, le Bénin, l’Égypte, le Kenya, le Nigéria, et le Rwanda, ont également l’ambition d’augmenter leurs capacités de production de batteries, bus, voitures, motocyclettes et tricycles électriques pour répondre à la demande locale en moyens de transport plus abordables et écologiques. 

Avec près de 30 % des réserves mondiales de minéraux essentiels à la transition énergétique mondiale tels que le cobalt (plus de 50 % des réserves mondiales et environ 70 % des quantités échangées), le lithium et le nickel, l’Afrique est idéalement positionnée pour bénéficier de la croissance rapide de la demande mondiale en véhicules électriques et d’autres technologies à faible émission de carbone.

A l’heure actuelle, plus de 20 pays africains détiennent des pièces du puzzle de la mobilité électrique, mais aucun ne peut réussir seul.

Certes, le manque d’infrastructures, notamment en matière de production d’électricité, de stockage et de réseaux de recharge, demeure un défi. 

Néanmoins, les consommateurs africains ont déjà commencé à adopter de petits véhicules électriques, aux retours sur investissement rapides et aux modes de recharge flexibles, démontrant ainsi l’existence d’une base solide pour une adoption plus généralisée des véhicules électriques si les différentes parties prenantes concernées coordonnent leurs interventions. 

En travaillant ensemble, les pays africains peuvent gérer la concurrence mondiale, stabiliser les marchés, protéger les nations riches en ressources naturelles de l’exploitation et de l’instabilité, et veiller à ce que le continent récolte davantage les fruits de ses richesses naturelles.

Une coordination africaine renforcée sur les véhicules électriques contribuerait à réduire l’exposition des pays à la volatilité des prix à l’international, favoriserait la diversification économique et la création d’emplois, y compris des canaux de migration productive, soutiendrait une mobilité plus propre, sûre et abordable, et agirait en catalyseur de progrès en matière d’accès à l’électricité ou de développement des infrastructures. 

Ces progrès s’inscriraient directement dans la réalisation de nombreux ODD – notamment les ODD 3, 4, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13 et 15 – et, indirectement, dans la promotion d’un cycle vertueux de paix, de sécurité et de développement sur le continent.

Malgré leurs différents stades et rythmes de développement, les pays africains se doivent de travailler ensemble pour atteindre leur plein potentiel, sans quoi ils resteront à la merci de pressions internationales et d’une concurrence mondiale de plus en plus agressive, et risqueront de voir leurs richesses naturelles devenir source d’instabilité politique.

Cette transition n’est pas réservée à quelques pays africains qui auraient eu plus de « chance » que d’autres : la CEA, en partenariat étroit avec des institutions telles que la Commission de l’Union africaine (CUA), la Banque africaine de développement (BAD) ou Afreximbank, est prête à soutenir la coordination nationale et régionale en renforçant les capacités de négociation, en aidant à élaborer des normes et des standards, en facilitant le renforcement des compétences, de l’innovation et en œuvrant pour un accès plus équitable au financement.

Les pays africains doivent faire preuve d’un engagement et d’une volonté politique sans faille en coordonnant leurs politiques, en facilitant les échanges commerciaux, en renforçant leurs capacités de négociation, en établissant des normes solides, en favorisant les compétences et l’innovation et en créant un accès équitable au financement, autant d’étapes essentielles pour concrétiser cette ambition.


Monsieur Elhiraika est le Directeur pour l’Afrique du Nord, Commission économique pour l’Afrique des Nations Unies

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Directeur pour l'Afrique du Nord à la Commission économique pour l'Afrique des Nations Unies.
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