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Au Rwanda, une ligne téléphonique sonne la prospérité des agriculteurs

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Au Rwanda, une ligne téléphonique sonne la prospérité des agriculteurs

Par
2025-06-20
Chantal sits at her sewing machine.
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Chantal assise à sa machine à coudre.
Michelle Porter
Cette histoire a été publiée pour la première fois sur le site Web du FIDA.
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Lorsque Chantal a constaté que des parasites s‘attaquaient à sa précieuse récolte de maïs, elle a tout de suite su à qui demander assistance. Elle a pris son téléphone et composé le 845.

« Le numéro gratuit 845 nous permet de suivre une formation sans avoir à interrompre notre travail », explique-t-elle. « On nous invite à appuyer sur différentes touches en fonction de la formation souhaitée ».

Grâce à l’une des huit formations accessibles à travers cette ligne d’assistance automatisée, Chantal a pu reconnaître les ravageurs qui endommageaient ses cultures, déterminer les produits à utiliser pour les éradiquer et apprendre comment les utiliser sans danger.

Chantal n’est pas la seule à avoir bénéficié de ce service. Elle fait partie de la coopérative Imirasire, dans l’Est du Rwanda, dont les trente autres membres ont eux aussi pu accéder aux conseils dont ils avaient besoin pour augmenter leurs rendements. Et en tant que secrétaire de cette coopérative, elle a aussi constaté une amélioration inédite de la situation financière de ses membres.

Depuis plus de 20 ans, Chantal rêvait de posséder sa propre machine à coudre.

Des solutions pour les périodes de sécheresse

Créée en 2018, la coopérative Imirasire loue des terres appartenant aux pouvoirs publics pour cultiver du maïs, du soja et des légumes. Dans les collines verdoyantes de l’Est du Rwanda, les agriculteurs pouvaient autrefois espérer faire trois récoltes par an. Mais, face aux sécheresses qui se multiplient, il est devenu de plus en plus difficile pour Chantal d’apporter suffisamment d’eau à ses cultures, irriguées au moyen de bassines et de casseroles. 

Bien que la coopérative fournisse des denrées alimentaires subventionnées à ses membres lors de mauvaises passes, ces  moments difficiles ont commencé à se multiplier et à assombrir leur avenir.

Or, il y a deux ans, cette communauté a découvert l’existence de STARLIT, une initiative dotée d’un budget de 483 470 USD financée par le Mécanisme de CSST Chine-FIDA pour renforcer la résilience des petits producteurs et productrices agricoles au Kenya et au Rwanda. Une aubaine pour cette coopérative. 

Appuyés par STARLIT, Chantal et les autres exploitants de la coopérative ont pu transformer leur vie. Ils peuvent accéder à tout moment à des services de vulgarisation agricole dans leur langue sans avoir à quitter leur exploitation, en appelant simplement le numéro d’assistance 845, qui les met en relation avec un serveur vocal interactif développé par VIAMO et approuvé par le Conseil agricole du Rwanda. 

L’initiative STARLIT a aussi permis de mettre la coopérative en relation avec des institutions financières, donnant ainsi à ses membres l’accès au microcrédit pour financer des installations d’irrigation à énergie solaire, gage d’un arrosage des parcelles même pendant les périodes de sécheresse.

Dans le Nord-Est du Rwanda, une femme trie des graines de maïs en vue de leur conditionnement et de leur stockage. © FIDA/Edward Echwalu

À la conquête de nouveaux horizons

Grâce à l’augmentation de ses revenus agricoles, Chantal a pu réaliser son rêve: entreprendre une deuxième activité. Après avoir payé les frais de scolarité et l’assurance santé de ses trois enfants, et acheté une nouvelle parcelle où elle cultive des bananiers, elle a fait l’acquisition d’un bien qu’elle convoitait depuis 20 ans: une machine à coudre. Elle s’assure désormais un complément de revenu en confectionnant des vêtements pour les femmes de la région.

Parallèlement, Claude, président de la coopérative Imirasire, a pu se rendre au Kenya à l’occasion d’un voyage d’étude organisé dans le cadre de STARLIT. Il en a rapporté de nouvelles idées et des méthodes innovantes, comme de lancer des appels d’offres auprès des fournisseurs, de collaborer plus efficacement avec des négociants agricoles pour acheter intrants et engrais à des prix avantageux, et de trouver des solutions de stockage sécurisé des produits récoltés afin de les vendre à de meilleurs prix hors saison. Comme Chantal, Claude peut désormais investir dans l’éducation et la santé de ses enfants, et il lui reste encore de quoi acheter du bétail. 

Chantal appelle sur son téléphone portable le numéro d’assistance 845. © FIDA

Les membres de cette coopérative font partie des 3 400 petits producteurs et productrices qui ont utilisé le numéro d’assistance téléphonique 845 pour suivre une formation sur des pratiques agricoles. La nouvelle s’est répandue comme une traînée de poudre: près de la moitié des agriculteurs qui ont profité de ce service n’étaient pas directement visés par le projet, mais l’ont découvert par le bouche à oreille.

Grâce aux connaissances, au matériel et aux intrants agricoles qu’ils ont pu acquérir, les petits exploitants comme Claude et Chantal ont pu produire davantage. Alors que la coopérative récoltait autrefois 1,5 tonne de maïs par hectare, ce rendement atteint maintenant 6 tonnes par hectare.

Ainsi, ces agriculteurs et agricultrices investissent non seulement pour améliorer leur exploitation, mais aussi leur propre vie. Quant à Chantal, elle a déjà des projets pour élargir son activité de couturière: elle compte bientôt acheter une machine à coudre électrique pour voir davantage de ses créations prendre vie.

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